samedi 28 juillet 2007

Une économie décentralisée pour une économie en bonne santé


Politique et économique sont étroitement liés. Toute politique d’État implique nécessairement une politique économique. Dans un espace fortement industrialisé, les intérêts divergent selon les localités et ce qui est valable en Artois ne l’est pas en Aquitaine. Le fait est que le marché est encore largement dépendant des décisions de l’État, qui plus est des ministres parisiens dont les politiques ne tiennent aucun compte des économies locales. De même si une erreur est commise par les ministres parisiens, ce sont tous les français qui en paieront les pots cassés.
Quand bien même ces politiques seraient efficaces, une nouvelle majorité changerait totalement les règles et les problèmes résolus se poseraient à nouveau. La politique économique de Valérie Giscard d’Eisteing fit face à la fin des trentes glorieuses en dépit des complications que cette crise engendrait. Lorsque François Mitterrand arriva au pouvoir en 1981, les règles économiques changèrent et les problèmes auxquels fit face VGE resurgirent de nouveau car la forme centralisé de l’État ne prit pas en compte l’État de l’économie dans chaque région. La crise ne fut jamais vaincue. Les différents gouvernements décident tout et oblige les régions à appliquer les règles les plus absurdes en regard des économies régionales. C’est l’application aveugle des ces règles qui rend l’unitarisme si dangereux pour la prospérité économique.

À ce titre, on observe que les investissements opérés par les politiques économiques se font prioritairement à Paris. Même si la création d’emplois est très importante à Paris, il serait logique que Paris mène sa politique économique en tant que collectivité territoriale et non en tant que gouvernement national. C’est aussi en cela que le système centralisé est profondément inégalitaire. Le centralisme a affaibli de nombreuses régions, notamment au nord, au nom de la prédominance de Paris sur ces régions.

On observe aussi que les investissements nationaux vont en priorité aux grandes entreprises ainsi qu’aux monopoles publics et privés dont l’État unitaire dépend pour maintenir son centralisme, et cela au mépris des PME et des PMI. L’État donne jusqu’à 30 milliards d’euros de subventions chaque année à seulement quelques entreprises dont les rapports avec l’État sont plus ou moins ambiguës. Entreprises qui n’hésitent pas à licencier et à délocaliser sans restriction. Parallèlement à cela, les PME qui fournissent l’essentiel du PIB et ont besoin d’embaucher sont écrasées par les charges et soumises aux lobbies administratifs des chambres de commerce. Cette inégalité entre des entreprises qui plombent le marché et ces PME qui ne peuvent plus se développer n’est légitimé que par les intérêt centralisateur de l’État unitaire.
Au sommet, l’administration, le marché et les politiques sont dangereusement mélangés, favorisant corruption et lobbying dont les conséquences s’étendent à tout le pays.
Si l’État était fédéral ou bien même décentralisé, rien n’est imposé par Paris. Ce qui implique l’économie régionale se décide au niveau régional, pour ce qui implique les projets d’ordre nationaux, les décisions se font par accord entre les régions et l’État. Le rôle du gouvernement fédéral étant de fixer un cadre général aux politiques régionales. Les régions actuellement fuies par les capitaux et par les entreprises pourront mener leur propre politique économique. Un État fédéral n’aurait pas de centralisme à maintenir et donc ne subventionnerait pas des monopoles qui menace l’économie. Les aides pourront être réorientés vers des secteurs tels que la recherche dans les nouvelles technologies ou la création d’entreprises.

Dans une structure fédérale, une petite entité territoriale qui dépend d’un collectivité trop faible pour la développer peut faire appel à l’État fédéral pour l’aider et donc par là aider la collectivité. C’est le principe de subsidiarité. Des expériences ont déjà été tentées en Europe pour aider des régions particulièrement défavorisées qui ne pouvaient pas être aidées par leurs États respectifs. Ainsi l’Irlande a bénéficié d’un plan de redressement européen qui a entraîné un développement très important. À tel point que l’Irlande est devenu un nouvel Eldorado pour des jeunes entrepreneurs européens. La région de Bilbao au nord de l’Espagne était, dans les années 90, au bord de la banqueroute industrielle. Le plan européen de redressement a permis à cette région de devenir un centre d’investissement important en Espagne et en Europe. L’Espagne a d’ailleurs profité de cet essor pour accélérer sa décentralisation, les résultats obtenus sont exemplaires lorsqu’on sait dans quelle situation se trouvait l’Espagne il y a encore 10 ans. Ces plans de redressements sont surtout des expériences, mais le principe de subsidiarité rapprocherait le développement des toutes les entités territoriales à l’échelle fédérale sans pour autant rendre ces entités dépendantes de toutes les décisions centrales.

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